ART | Collaboration avec Guillaume Thoraval : Pique à Chignon.

 

Pique à Chignon (2015) Guillaume Thoraval & Nathalie crottaz.

Inclusion, soudure verre métal, borosilicate, sodocalique.

En rencontrant Guillaume, toute une nouvelle dimension est apparu devant moi. Je ne connaissais pas la verrerie scientifique au chalumeau, je ne connaissais pas le monde de la bille de collection et lui ne connaissait pas si bien que cela le monde la perle, mais il était intéressé par le sujet et déjà impressionné par le travail de certaines collègues. J’étais curieuse de découvrir son univers et d’en savoir plus. Lorsque nous nous sommes rencontrés nous avions nourri dès le départ l’envie de créer ensemble. Bien que cette pièce ne soit pas liée au travail scientifique à proprement parlé, pas de volume creux, pas d’appareils complexes, les travaux et les réflexions personnelles de Guillaume en tant que verrier scientifique l’ont amené à réaliser des inclusions et à développer des couleurs de verre avec des matériaux composites. Ce que nous avons utilisé dans cette collaboration.

L’idée de cette pièce, vient de Guillaume qui souhaitait travailler sur le thème du pique à chignon. J’ai trouvé l’idée séduisante, car dans l’univers de la perle de verre, c’est un accessoire souvent utilisé et moi même j’attache souvent mes cheveux avec ce type d’épingles. C’est aussi un accessoire que je trouve élégant, à la fois féminin et masculin.  Au Japon, les Geishas utilisent des Kanzashi pour décorer leurs coiffures mais qui peuvent aussi bien faire office d’arme de défense et pendant la periode Jomon, ces accessoires étaient supposés posséder des pouvoirs mystiques et ils étaient utilisés pour éloigner de leur porteur, les esprits maléfiques.

Cette dernières anecdote historique, rejoint l’esprit de notre collaboration. Ce pique à chignon, surmonté d’une inclusion de quartzite dans du verre borosilicate et aussi constitué d’une perle ronde plate, parsemée de points, reprenant la symbolique du mandala, se termine par une longue tige de verre. Cette pièce pourrait parfaitement faire office de sceptre ou de talisman, au vue de sa taille et de sa conception. Le pique a chignon mesure près de 30 cm de long. Et plutôt qu’une arme d’autodéfense, il pourrait être utilisé comme les baguettes de guérison. C’est un peu un artefact, avec une dimensions ésotérique.

La perle est enfilé sur une tige tungsten et le tout n’est pas collé, ni visé, mais littéralement soudé. Ce qui a été la phase la plus difficile pour Guillaume, qui s’est chargé de l’assemblage. Du fait que la perle soit en verre sodocalcique et le reste en borosilicate, il n’a pas été évident de préserver la perle des chocs thermiques éventuels pendant les phases de soudures. Mais ce travail technique fait partie intégrante de la beauté de cet objet et par extrapolation, on pourrait dire que de la conception à la perception de l’objet, le côté masculin protège le côté féminin qui renforce le tout. C’est un symbole très fort pour moi.  A mes yeux, l’harmonie et l’équilibre entre l’homme et la femme est primordial sur Terre. L’un et l’autre devant jouer de ses atouts pour veiller sur l’autre. Savoir former un cercle, une communauté de façon vertueuse. Et c’est en cela que le mandala prend tout son sens, par la forme de la perle et par sa décoration, j’ai eu envie de traduire l’esprit du yin et yang dans une autre langue.

Cette pièce est donc pour moi, un symbole d’union, entre la science et l’art, entre l’homme et la femme, entre les énergies positives et négatives. C’est une pièce qui cherche l’équilibre et l’harmonie, qui met en avant divers techniques pour protéger un savoir faire d’une part, la perle, mais aussi cette pièce symbolise certainement pour Guillaume, une avancée technologique, le fait que l’impossible devienne possible. Au delà de cela, je suis heureuse d’avoir pu mettre en valeur le travail de Guillaume sur les propriété profondes du verre, comme il a su mettre le mien en valeur dans cette collaboration. Nous avons crée cette pièce en 2015 et aujourd’hui nous souhaitons continuer de travailler sur ce thème. Il était temps pour nous que nous en parlions.

Merci pour votre lecture, je vous invite à continuer la conversation dans les commentaires, n’hésitez pas a partager les images avec respects et amour. A me rejoindre sur ma page facebook consacré à mes pièces uniques et mon travail d’enseignante ou encore à découvrir le travail de Guillaume sur sa page Facebook. Nous sommes ouverts à rejoindre toutes propositions artistique avec cette collaboration, pour une plus grande collaboration.


 

 

Feu Créatif |Le cycle de la vie

 

Spiritualiser la matière pour éviter de s’enfermer dans le matérialisme, au travers des Mandalas de perles ici et en profiter pour discuter de la Vie, de la Mort et du caractère éphémère de toutes choses, en ce premier novembre où les chrysanthèmes sont à l’honneur tandis que la lumière du jour reprend le dessus sur l’ombre de la nuit passée.

Tout d’abord le mandala est un outil ancestral très puissant dont j’avais quelques notions jusqu’ici, notions surtout thérapeutiques et plus brièvement sur  son pouvoir de favoriser la concentration. Comme j’ai réalisé ceux ci plus ou moins dans l’ignorance, j’ai simplement suivie mon intuition, c’est ce que j’appelle le feu créatif. Une action créative dans le moment présent sans préméditation. Cette spontanéité provoque ensuite chez moi une multitudes d’idées  le lendemain puis le sur lendemain. Et quand j’arrive à relier le tout je suis heureuse d’avoir compris ou d’avoir crée.  Depuis j’ai découvert plusieurs choses sur le mandala, je le trouvais adapter à cette période ou le cycle de la vie est au centre de l’attention.

Le mandala  est le cercle invisible de la spirale qui le compose. Cette même spirale  qui débute au centre du cercle, représentant la perfection,  s’étire en un trait qui tourbillonne a l’infini et peut pendre la forme d’un labyrinthe ou d’une rosace. Le cercle, par la totalité, l’unité qu’il représente nous pousse aller vers notre psyché, au centre de nous même. Le cercle renferme notre monde intérieur, comme l’expose Kandinsky  dans son livre « Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier ». En regardant mes assemblages, d’instinct j’ai eu  envie d’encercler ces rythmes de perles, comme pour protéger ce qui a été construit le temps d’un instant. En réfléchissant un peu, la notion du cercle est très importante chez les natifs américains, qui avec le cercle protègent l’esprit, on pense aux attrapes rêves notamment et puis à la purification lorsqu’ils se rassemble pour leurs rituels. Pratiquer le mandala est visiblement une sorte de moyen de se purifier soi même, de se découvrir et de s’apaiser,  en laissant son cœur créer des formes qui résonnent naturellement les une avec les autres.

Une perle est en quelque  sorte une spirale. On la façonne ainsi : elle commence par un point de base qui adhère au mandrin puis le verre s’étire en un fil et s’enroule en spirale avant d’être coupé dans le feu pour que la main de l’âme bâtisseuse puisse façonner cette perle, afin qu’elle devienne bien ronde. Comme on me l’a appris lors du Symposium, une perle symbolise la vie et la mort, cette sphère transpercée de part en part donne naissance à ce long tunnel, celui de la vie, menant de la naissance jusqu’à la mort. Rassembler des petits objets en mandalas, est un acte universel nous le faisons tous, sur mon premier blog j’avais partagé des mandalas de coquillages et de morceaux de verre ramassés sur une plage Bretonne et l’artiste Kathy Klein à souvent illuminé mes pensées avec ses créations florales époustouflantes. J’ai réalisé dans le passé également des perles Mandalas, ce n’était que les prémices de ma vision et il me tarde maintenant que j’ai appris toutes ces choses de m’y replonger. L’artiste Elspeth Mclean est aussi une merveilleuse source d’inspiration. Les points sont une grande partie de notre travail de perliers. Kathy Klein se décrit comme une artiste des points, ce qui nous renvoie directement à l’une des plus grande perlière de notre époque surnommé « The queen of dots », l’artiste Kristina Logan qui sur ses perles, par l’ajout de points laisse apparaître des rythmes et souvent par la déformation de ceux ci, une belle rosace. Ce qui en soit est un mandala. Cette artiste a été la première à me faire réaliser qu’une perle était une oeuvre d’art à part entière, au même titre qu’une sculpture.

Dans la pratique, réaliser un mandala procure la même sensation que réaliser une perle de verre et produit un effet similaire sur la conscience qui entre alors dans un état de concentration méditative, en nous renvoyant vers notre centre. Lorsque l’on façonne des perles que l’on veut décorer de points, on démarre à un endroit, puis on en pose un autre à l’opposé. De ce fait comme dans le mandala les contraires s’équilibrent, comme ils équilibrent la perle et lui permettent de tourner rond. C’est la magie de la symétrie. Les perfectionnistes sont toujours heureux de travailler la symétrie puisqu’elle renvoie au cercle parfait, harmonieux et équilibré. Les perles ici assemblées en mandalas, sont réalisées manuellement mais de façon répétitives et de façon mécanique. L’esprit est concentré,mais il a le temps de vagabonder un peu avant de devoir se recentrer à nouveau. Réaliser un mandala avec ces perles, est un peu comme la continuité logique de ce travail. Pour certains rébarbatif, pour moi libérateur.

Le verre transformé et donc à présent froid est désormais figé. Immortalisé dans ces photos en Mandalas. Mais les perles dans la réalité peuvent toujours bouger, rouler et rester en mouvement. C’est un peu comme nous avec notre vie. On pourrait se contenter d’être comme on est fait dans la matière, on pourrait se contenter de notre état d’esprit actuel. Mais c’est impossible car nous suivons des cycles, car dans la réalité tout est en mouvement permanent. Le moment présent nous poussent à rester en mouvement continuellement et à avancer, pour que nous ayons la possibilité chaque matin d’utiliser notre potentiel à son plus haut niveau.

Par ces quelques Mandalas, je vous souhaite force, vitalité et énergie aujourd’hui et de quoi explorer avec intuition et créativité vos possibilités.  Une partie de ce qu’il faut en somme pour réaliser vos rêves et obtenir une vie que l’on aime. On a commencé notre mandala à notre naissance, chaque cycle représente un étage de notre mandala et si nous travaillons dur sur nous, notre vie, nos rêves, nous finirons par réaliser notre mandala parfait à l’echelle de notre vie car  » Le guerrier sait qu’un grand rêve est formé d’une multitude d’éléments, de même que la lumière du soleil est la somme des millions de rayons de lumière qui le compose « ( Paulo Cohelo ).

 


Merci pour votre lecture, réagissez et enrichissez cette réflexion en partageant vos pensées dans les commentaires. Toutes sources d’inspiraiton en lien avec cet article est la bienvenue, pour ma curiosité notamment. Nathalie.