Une de mes techniques préférées consiste à trancher le verre à l’aide d’une lame afin de pousser les couleurs dans un sens ou dans un autre.

On pourrait penser que n’importe qu’elle lame devrait faire l’affaire pour cette technique, mais au bout de  ans à travailler avec une lame émoussée, découvrir l’impact d’une lame parfaitement aiguisée et neuve sur le verre avait été une véritable révélation pour moi et cela a transformé ma façon de travailler et plus concrètement le résultat esthétique de mes designs.

Le couteau est un de mes outils préféré. Il n’y a pas un jour sans que je ne l’utilise.

Il me sert à contenir, à pousser, à étirer, à trancher, à retirer. On peut utiliser la pointe comme le côté tranchant mais aussi le côté plat du dessus ou encore sa longueur. Il peut se réchauffer et se refroidir rapidement.

C’est à mes yeux un indispensable.

Mais avant d’aborder la suite, j’aimerais vous demander si vous connaissez l’histoire de la « Grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite » ?

On m’a raconté cette anecdote un jour et je trouve l’image est très parlante :  Si vous plongez une grenouille dans une marmite et que vous portez l’eau à ébullition doucement, la grenouille s’adaptera tranquillement à la température jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour en sortir ! Mais si vous plongez la grenouille dans une eau déjà bouillonnante, elle sautera automatiquement hors de l’eau pour échapper à une fin tragique…

C’est un peu ce qui s’est produit avec mon couteau. Je m’étais habituée à cet outil usé et puis c’était bien comme ça, ça fonctionnait, j’arrivais à obtenir de bons résultats quand même à force d’entraînements.

Mais maintenant que je sais ce que c’est de travailler avec une lame neuve, je ne reviendrais jamais en arrière.

En démarrant mon apprentissage du verre, je me suis équipée de façon la plus économique possible. Un couteau neuf, ça ne coûte pas si cher, mais je me disais, autant faire avec ce qu’on a sous la main pour commencer ! N’est-ce pas ?

Je suis donc allée piquer le couteau d’office de la cuisine de ma mère pour travailler mon verre.

Il était vieux, je le trouvais beau, le bois était patiné… Je l’ai utilisé sans relâche pour améliorer ma technique.

Alors effectivement avec le temps j’ai amélioré ma dextérité et j’ai appris à tirer profit des points positifs du couteau en inox, mais combien de temps ai-je perdu à la fin ? Le temps est si précieux dans notre domaine qu’il vaut mieux ne pas le gâcher.

L’outillage doit nous permettre de gagner un peu de temps dans la réalisation de nos techniques et il doit nous permettre de travailler correctement. C’est pourquoi je souhaitais vous parler du couteau que j’ai choisi dans cet article. 

En juin dernier, je me suis achetée ce set de couteaux de cuisine pour cuisiner. (Vous savez peut-être que c’est un moment de la journée que j’apprécie généralement, j’adore cuisiner, cela me détend et cela permet aussi de se reconnecter à l’essence de la vie je trouve).

Et donc, au chalumeau comme dans la vie, j’aime bien avoir le minimum, mais le minimum version « excellente qualité ».  Quand j’ai vu cette jolie lame, brillante et affûtée de l’Opinel n°112, je me suis dit qu’il serait bien d’avoir un outil neuf à l’atelier…

On peut clairement voir la différence entre mon ancien couteau et celui-ci.

Une jolie pointe très fine, une belle courbe du côté tranchant qui change tout lorsque l’on travaille sur des perles longues et le dessus de la lame est un peu plus épais, ce qui est aussi très utile.

Au niveau du modèle c’est définitivement un format que j’aime et la lame est également en inox.

Ah ! bien sur je perds le côté patiné du manche mais le temps me l’offrira à nouveau.

Vous comprenez d’après les photos clairement comment le changement de cet outil a pu être bénéfique pour mon travail.

Du coup, vous êtes peut-être en train de reconsidérer la qualité de votre couteau. Voici quelques conseils :

N’accumulez pas vos outils, ne tombez pas dans le piège de l’offre, ce n’est pas le but de cet article, mais si vous le pouvez, investissez bien dans les outils de base et les outils qui vous sont indispensables dès le départ, surtout si votre démarche est d’approfondir le travail du verre avec sérieux.

Si vos outils sont vieux ils ne sont plus en mesure de vous fournir 100 % d’efficacité. Avec vos outils de base vous pouvez déjà faire beaucoup et ils vous suivront longtemps durant votre parcours. Ces outils-là, vont vous permettent de bien travailler

A défaut de pouvoir toucher le verre en fusion, les outils sont le prolongement de vos mains. Si vos mains vous permettent de mettre en forme vos idées, c’est un talent qu’il ne faut pas saboter. Cette expérience m’a appris qu’avoir un outillage mal adapté, c’est un peu comme si on se mettait des bâtons dans les roues.

Nous avons tellement à explorer et à améliorer que nous n’avons pas besoin de perdre du temps à contrebalancer des défauts d’outillage, nous avons besoin de prendre le temps au chalumeau, pour développer nos savoir-faire et élever l’art du filage de la perle de verre dans notre communauté en produisant un travail de qualité.

Ce n’est pas une astuce miracle qui vous permettra de réaliser des décors précis rapidement car dans tous les cas il n’y a que le travail qui vous donnera ce que vous souhaitez obtenir mais ceci y contribuera fortement.

Quoi qu’il en soit, travaillez dure avec ce que vous avez maintenant. N’attentez pas d’avoir le matériel de vos rêves pour vous y mettre ! Il vaut mieux être ralentit par un outil un peu défaillant mais avancer tout de même que de rien faire et de stagner.

J’ai renouvelé mon outil seulement 5 ans après ma première perle de verre et pourtant j’en ai fait des choses pendant ce temps. Et toutes ces années sont bien utiles puisque ce n’est que parce que j’ai connu le travail avec un outil usé que je peux maintenant vraiment voir l’impact d’un outil neuf et en apprécier le résultat.

Tout est là pour nous apprendre quelque chose !

Pour ceux qui seraient intéressés, les autres couteaux fonctionnent parfaitement bien sur les carottes et les courgettes, je les aime tous ! Je me demande maintenant si une lame en céramique fonctionnerait bien avec le verre chaud ? Une idée ?

J’espère que vous avez trouvé cet article intéressant, à bientôt et bonne flamme !

.Nathalie.